Recherche et génétique

Recherche et génétique

  1. La recherche
  2. La prédisposition génétique
  3. La consultation d’information génétique

1.La recherche

Exemple de leucocorie chez un jeune enfantLa recherche de nouveaux traitements et l’amélioration de ceux existants pour préserver au mieux la vision de l’enfant, restent une priorité pour les soignants et chercheurs de l’Institut Curie. Entre 2006 et 2013, deux programmes « incitatifs et coopératifs » sur le rétinoblastome avaient été soutenus par l’Institut Curie pour faire en sorte que médecins et chercheurs travaillent ensemble sur cette maladie rare. Cette démarche a été un succès puisque médecins, biologistes et chimistes continuent de travailler ensemble sur le rétinoblastome.

Ils contribuent à mieux comprendre l’origine de la maladie et ses sous-types biologiques, permettant ainsi d’envisager de nouveaux traitements. Ils mettent en place des nouveaux « biomarqueurs » (substances dosées dans le sang ou l’humeur aqueuse de l’œil) permettant de contribuer au diagnostic, au pronostic et à l’information génétique.

En recherche clinique, les médecins évaluent de nouveaux protocoles thérapeutiques, y compris de nouvelles voies d’administration de la chimiothérapie dans le but de réduire le risque de perte de la vue et de cancer secondaire.

Dans le cadre de la recherche de prédispositions génétiques au rétinoblastome, les médecins et chercheurs de l’Institut Curie cherchent à améliorer la capacité de détection des anomalies du gène RB1 à l’origine de rétinoblastome.

Ces projets de recherche répondent aux préoccupations des patients et des familles ainsi que des soignants mais elles élargissent également le champ de la recherche au-delà du domaine de l’application directe au rétinoblastome, car les informations produites par ces études sont utiles pour comprendre plus généralement la biologie des cancers.

Haut de page


2.La prédisposition génétique

Le rétinoblastome, comme toute tumeur, se développe à partir d’une cellule dans laquelle se sont accumulées des altérations génétiques. Notre patrimoine génétique, qui est présent dans pratiquement toutes nos cellules, regroupe environ 30 000 gènes que nous possédons en double exemplaire (un exemplaire hérité de chacun de nos parents). Pour le rétinoblastome, on sait que l’altération des deux exemplaires du gène RB1 dans une cellule de la rétine est nécessaire, mais peut ne pas être suffisante, au développement de la tumeur.

Dans plus de la moitié des cas de rétinoblastome, l’atteinte est unilatérale. Dans la très grande majorité de ces cas (90%), il s’agit de l’altération des deux exemplaires du gène R1B au niveau d’une cellule de la rétine acquise au cours de la petite enfance. Toutefois, il faut savoir que 10% des enfants atteints d’un rétinoblastome unilatéral sont porteurs d’une prédisposition génétique.

Dans moins de la moitié des cas, l’atteinte est bilatérale : l’enfant est atteint de plusieurs lésions rétiniennes indépendantes. Dans ce cas, on suppose d’emblée une prédisposition génétique, c’est à dire que l’enfant est porteur dans toutes ses cellules, y compris dans les cellules de la rétine, d’une altération d’un exemplaire du gène RB1 (altération constitutionnelle). L’altération du deuxième exemplaire du gène RB1 est acquise au niveau des cellules de la rétine.

Ainsi, les formes héréditaires du rétinoblastome concernent-elles 10% des cas de rétinoblastome unilatéral et l’ensemble des atteintes bilatérales.

Dans un faible pourcentage de cas, l’un des deux parents a lui-même été atteint dans l’enfance ou porte des cicatrices de rétinoblastome ayant spontanément involué. L’enfant atteint a hérité de son parent atteint une altération constitutionnelle du gène RB1. Il a un risque sur deux de la transmettre à chacun de ses enfants.

Dans 75% des cas, la maladie n’a aucune histoire familiale, il s’agit alors le plus souvent d’un accident génétique qui a eu lieu dans une cellule germinale (spermatozoïde ou ovocyte) de l’un des deux parents. Dans ce cas, le risque de prédisposition des frères et sœurs de l’enfant atteint est très faible. En revanche, l’enfant porteur de cette prédisposition aura plus tard un risque sur deux de la transmettre à chacun de ses enfants, et un risque plus important que la population générale de développer un autre cancer (cancer de la peau, des os).

De ce fait, toute tuméfaction ou douleur survenant même des années après le traitement nécessitent d’être signalées au médecin traitant pour explorations complémentaires.

Pour tous les patients atteints d’un rétinoblastome, il existe donc un risque plus ou moins important d’être porteur d’une altération constitutionnelle du gène RB1, avec, alors, un risque de prédisposition pour la fratrie ou pour les descendants du patient. Un suivi précoce et fréquent, par examen du fond d’œil jusqu’à l’âge de 5 ans, est recommandé pour tout enfant ayant un risque de prédisposition au rétinoblastome.

Rétinoblastome unilatéral
Plus de 50% des cas
Rétinoblastome bilatéral
Moins de 50% des cas
Forme non héréditaire :
90% des cas unilatéraux
Forme héréditaire :
10% des cas unilatéraux
Risque de transmission : 50%
Forme héréditaire :
100% cas bilatéraux
Risque de transmission: 50%

Haut de page


3.La consultation d’information génétique

La consultation d’information génétique permet de reprendre l’ensemble de l’information sur la prédisposition génétique au rétinoblastome et de l’adapter au cas par cas. En effet, les risques de rétinoblastome dépendent de l’histoire de chaque patient, futur ou jeune parent. Les modalités de la prise en charge ophtalmologique recommandée pour ses enfants dès leur naissance sont expliquées. Une étude génétique lui sera systématiquement proposée que l’atteinte ait été uni ou bilatérale, familiale ou non familiale.

L’étude est réalisée à partir de deux prélèvements sanguins, ou parfois d’un prélèvement de sang accompagné d’un prélèvement de salive. Elle permet de détecter la présence éventuelle de mutation dans le gène RB1. Il s’agit d’une recherche de longue durée, s’étalant sur plusieurs mois. En cas de résultat négatif, c’est-à-dire en l’absence d’altération du gène RB1 identifiée, les limites actuelles des techniques conduisent à retenir ce résultat comme peu informatif : il diminue le risque d’existence d’une altération génétique du gène RB (surtout dans les cas de rétinoblastome unilatéral), mais ne l’élimine pas de façon absolue. En revanche, si une altération génétique est identifiée, celle-ci est la base même d’un test génétique qui peut être proposé aux autres membres de la famille. Dans ce cas, un résultat négatif aura alors toute sa signification : si le sujet testé n’est pas porteur de la prédisposition identifiée dans la famille, et s’il est âgé de moins de 5 ans, il peut être libéré de tout suivi ophtalmologique.

De façon générale, les analyses moléculaires du gène RB1 ont pour objectif de guider la surveillance de l’enfant atteint, mais aussi celle de ses frères et sœurs, voire cousins germains et enfin de ses futurs enfants.

Votre enfant est suivi pour un rétinoblastome, et il vous a été conseillé, ou vous avez pris l’initiative, de prendre contact avec le généticien pour une consultation génétiqueLors de cette consultation, le généticien, avec votre contribution, aura pour objectif :

  • de reprendre l’histoire familiale de votre enfant afin de ne pas méconnaître des antécédents tumoraux chez d’autres membres de votre famille. Il est important d’essayer de préciser l’âge auquel une personne a eu une tumeur. Un arbre généalogique sera établi. Il prendra en compte l’histoire de vos familles jusqu’aux grands-parents de l’enfant;
  • d’évaluer en fonction de l’histoire tumorale personnelle de votre enfant et de ses antécédents familiaux, la probabilité d’une prédisposition génétique au rétinoblastome. Dans cet objectif, il est important que vous disposiez du résultat de votre propre examen du fond d’œil, examen qui aura été en principe demandé au cours du traitement de votre enfant.

Dans un grand nombre de cas, une étude de génétique ayant pour objectif d’analyser le gène RB1 sera proposée, dans un premier temps, chez votre enfant. Le consentement des deux parents sera alors nécessaire. La présence des deux parents n’est cependant pas indispensable, le parent absent pouvant secondairement transmettre le consentement au service de Génétique.

La consultation d’information génétique permet d’évaluer les risques éventuels de transmission de la maladie d’une génération à l’autre.

Le laboratoire de référence en France est le laboratoire d’oncogénétique de l’Institut Curie. Le cas échéant, les patients et leurs parents peuvent être orientés vers une consultation d’oncogénétique plus proche de leur domicile.

Haut de page


Couverture du livret d'information sur le rétinoblastome - édition 2014Vous retrouverez toutes les informations ci-dessus et plus encore dans le livret d’information réalisé conjointement par l’Institut Curie et Rétinostop.

Les termes en bleu et soulignés sont expliqués dans le glossaire des termes médicaux.


Haut de page

Aller au contenu principal